23.2 Drôle De Soirée Pour Nico Final 2
Je viens de rentrer aux chiottes. Un mec sort dune cabine : un mec genre pas moche du tout, châtain clair, les yeux gris, pas très grand mais un joli physique quand même
un regard pas commode, genre caillera, puant lalcool à plein nez
sa chemise blanche déboutonnée jusquau nombril ou presque offrant une large vue sur un beau torse imberbe, un des pans sorti du pantalon, les manches approximativement retroussées
le mec débraillé à souhait, sexy tout plein
putain que cest beau aussi une simple chemise blanche sur un beau mec
Oui, il est vraiment pas mal, alors je le mate une peu. Problème, le mec se rebiffe.
Quest ce que tas à regarder ?
Je
je
je
croyais que vous étiez quelquun dautre
Cest pas plutôt que taurais envie de sucer ma queue, par hasard??
Vous vous trompez
Tu viens me sucer maintenant ou ça va faire mal
Et ce disant, le mec att la porte dune cabine et il la fait pivoter sur les gonds, un coup en avant et un coup en arrière, le regard fixe sur moi, poussant des respirations profondes, les yeux lançant des flammes. On dirait un taureau prêt à charger.
Le fait est que ce mélange dexcès dalcool et dirritation ne minspire rien qui vaille et me fait dire : « Nico, ny vas pas
ce mec est capable de te cogner pendant que tes à genoux devant lui ». Non, je me sens pas du tout en sécurité
ni en disant oui à sa proposition, et encore moins en disant non
Viens
insiste le mec.
Non - je lui réponds.
Tu lauras cherché, le pd
Il lâche la porte qui se referme en claquant légèrement et il avance lentement vers moi. Il nest plus quà cinq, trois, deux mètres de moi, je me prépare à me protéger des coups quil va dégainer
quand la porte des chiottes souvre
laissant affluer la puissance des décibels de la piste
mais pas que
oui, quand la porte battante simmobilise en annulant en quelques mouvements linertie sur ses gonds à ressorts, les décibels ce ne sont pas la seule puissance quelle ait laissée rentrer, ni la plus impressionnante
Cette charpente, cette silhouette
putain de putain de putain
je narrive pas à en croire à mes yeux
ce regard de braise en train de noircir à vue doeil
ce t-shirt blanc de lAirness
putain
jai envie de pleurer
pleurer de bonheur, pleurer de tendresse, pleurer non seulement parce que je commence à espérer de men sortir sans trop de dégâts, mais parce que je vais men sortir grâce à la présence de Jérém
Jérém est là
putain
mais il sort doù celui là ? Ils ne devaient pas aller au KL ? Oui Jérém est là
planté devant la porte dentrée des chiottes, quelques mètres derrière le mec qui na pas encore réalisé à ce moment là quun autre mâle est arrivé et que peut être ses projets vont de ce fait être légèrement bousculés
le fait que Jérém soit là me rassure
à cet instant, lesprit monopolisé par mon instinct de survie, je me dis seulement quavec la présence dun tiers, le type nosera pas me cogner
déjà faudrait-t-il quil se rende compte quon nest plus seuls et que le mec qui est rentré est plutôt un beau gabarit et qui en plus a lair de sintéresser à laffaire de près
Non, le type na pas encore eue limage que jai en arrière plan, le beau Jérém planté là, les jambes légèrement écartées, les deux pieds fermement vissés au sol
fallait voir ce putain de regard de tueur
ses sens en alerte
ses yeux noirs et vifs narrêtent pas de faire des allers retours hyper rapides entre moi et le type
en une fraction de seconde il a pigé laffaire, le danger
je le vois à son regard, qui est en train de noircir à vue dil
non, cest pire que ça, je dirais même quil est en train de fulminer
je vois ses yeux se plisser, sa poitrine gonfler à travers le t-shirt
ses épaules et son buste complètement redressés, sa carrure en résulte encore plus impressionnante
putain
on dirait un taureau dans larène en train de taper son sabot au sol avec grand soulèvement de poussière
son attitude est carrément effrayante
je me dis que je ne voudrais pas quun jour un mec me regarde comme ça
Eh du con
! - il lance sur un ton plutôt virulent.
Le mec se retourne, interloqué.
Cest à moi que tu causes
Oui, à toi
quest ce que tu trafiques ?
On se connaît ?
Quest ce qui se passe ?
Occupe un peu de tes oignons, tu veux, mec
Il se trouve que lui c'est mon pote, alors cest mes oignons
Toccupe pas de ça, il vaudra mieux
Devant linsolence du type, je vois Jérém monter en pression de plusieurs crans supplémentaires
il inspire encore, ses pecs sont imposants
sa chaînette posée sur son t-shirt lui donne un de ce putain de coté viril
et là je le vois faire un geste mécanique, probablement un réflexe déclanché par le stress de la situation, un geste certainement inconscient mais dune virilité exacerbée, sauvage, le geste de soulever la manchette de son t-shirt, le coté droit qui plus est, dégageant encore plus ce magnifique tatouage qui me rend dingue
putain, ça chauffe
oui, vraiment Jérém a lair lui aussi dun taureau prêt à charger
A travers le coton fin du t-shirt, je vois tous les muscles de son torse et de ses épaules se préparer à la bagarre
cest le cerveau reptilien qui prend les commandes de ce beau corps, cest linstinct du mâle prêt à se battre pour défendre son territoire et tous ceux qui se trouvent à lintérieur
je vois ses trapèzes, ces muscles si virils de part et dautre de son cou puissant dessinant cette chute dépaules si parfaite, je les vois se gonfler, tous les muscles de son torse magnifique en action, pectoraux, abdos, et les muscles des flancs, grand oblique, grand dentelé, grand dorsal dessinant le V époustouflant de son beau thorax
saillants comme jamais
Les deux mâles se jaugent, les torses se gonflent, les respirations de font bruyantes
les deux gabarits sont presque équivalents, le type inconnu est à peine plus grand que Jérém et un peu plus costaud
mais il y en faut plus pour démonter un petit coq du genre de Jérém
je comprends vite quil va à la casse
Putain quest ce que jai fait
rien quavec un regard
je vais entraîner mon beau Jérém dans une bagarre où il na rien à voir
comment faire cesser cela maintenant ? cest bien trop tard
faudrait que quelquun arrive dans les toilettes, mais la porte reste désespéramment immobile
je me dis que je devrais intervenir, tenter de calmer le jeu
et puis je me dis que jai peur de faire encore pire
de toute façon je suis paralysé devant la tension de la situation, la violence, quelle soit devant mes yeux ou rien quimaginée, le danger tout prêt, voilà de quoi meffrayer au plus profond de moi
je suis tellement désemparé face à ce genre de situation que, même si je voulais intervenir, je ne saurais pas par où commencer
et puis, de toute façon, les forces qui sopposent devant moi me dépassent tellement que je me ferais broyer au moindre contact
Alors je regarde, impuissant et lâche
faut dire que la situation me parait particulièrement dangereuse, il me semble que la bagarre approche à grand pas et quelle est désormais inévitable
je nai pas assisté à une bagarre et encore moins à une bagarre où je serais en quelque sorte impliqué
voilà une situation dans laquelle jamais je naurais imaginé me trouver un jour
Je suis vraiment inquiet pour ce qui va se passer, et tout particulièrement pour Jérém, je men voudrais à mort si le type avait le dessus sur lui
je ne sais même pas si je serais capable de lui venir en secours avant que ce soit trop tard
putain, Jérém tu es tout seul devant ce type, alors que tu nas rien à voir dans cette affaire
je suis carrément effrayé, je me rend compte que la vie ne tient à un fil et que le danger nous guette, quon peut perdre tout ce quon a en une fraction de seconde
je prie que les deux mecs aient le bon sens de se aviser avant de cogner
autant prier pour que les poules aient des dents
Le mec a lair bien décidé à cogner et Jérém à laffronter
putain, ça peut vraiment devenir dangereux
Jérém peut se faire mal, il peut faire mal au type
on a déjà vu des simples bagarres se terminer en drames inexpliqués
Jétais sacrement inquiet, jen avais mal aux tripes
mais putain
à côté de ça jamais on naurait pu me retirer le bonheur intense de voir Jérém courir à mon secours, de façon si inattendue qui plus est, prêt à se battre pour me défendre
Cest quoi ton problème ? lance le mec en haussant le ton.
Cest toi mon problème
- répond Jérém sur un ton ferme mais plein de défi.
Cest un truc entre moi et lui
Tu lui fous la paix
Et ce disant Jérém savance dun pas : je le vois serrer ses poings, tout son corps est tendu, on dirait un fauve prêt à bondir. Lautre ne se démonte pas
jai même limpression quil cherche délibérément la bagarre
il a lair davoir lalcool mauvais, lair de ne pas se rendre compte des actes quil peut commettre, lair de ne pas avoir peur de recevoir de coups, davoir juste envie den donner, que ce soit avec sa bite ou avec ses poings
et là, puisque sa gâterie dans les chiottes est définitivement compromise, il semble rabattre son envie de se défouler vers le cible de choix que représente ce mâle viril sorti de nulle part qui le défie en lui rentrant dans les plumes
un duel de males se profile et il compte bien se payer lexaltation dhumilier un rival potentiel, (se) montrant ainsi quil est le mâle le plus fort
Tu me parles pas comme ça ou ça va faire mal
Je te dis que tu lui fous la paix, un point cest tout
Jérém est très ferme, son ton est calme mais puissant, la vibration de sa voix est basse et virile à me faire mouiller, à me faire peur à la fois
le mec ne parait pas sensible à ce genre dargument qui me feraient baisser toute garde face à lui, au contraire, il lève encore le ton et il provoque
Cest quoi ton truc, tu tenfiles cette putain de tafiole ?
Putain, là il a dit le mot de trop
je vois Jérém inspirer profondément et expirer nerveusement pendant quil se met à avancer à grand pas vers lui : le mec savance aussi
les deux mâles, les deux jeunes taureaux partent à la charge
deux cerfs qui vont saffronter dans un puissant duel de bois
. J'ai l'impression que l'air est saturée de testostérone j'ai l'impression de sentir l'odeur de leur couilles se dégager de leurs boxer, traverser le jean, se superposer, se mélanger, s'affronter avant même le contact physique entre les deux masses musculaires
Cest le mec qui frappe en premier, il avance ses mains et il stoppe net Jérém en cognant violemment ses paumes contre ses pectoraux saillants qui me sont si familiers
putain
ils vont se cogner à cause de moi ! mais quel con je suis ! putain, Jérém
je suis paralysé devant la violence et je narrive pas à faire un pas pour venir en secours de Jérém
je ne sais même pas si je dois le faire
la fierté masculine est un terrain sur lequel je ne suis pas du tout à laise et je pourrai commettre un impair en rentrant dans la bagarre
Depuis que le mec ma traité de tafiole, tout en insinuant que Jérém nétait pas un vrai mec non plus, je ne sais plus trop pour quoi ou pour qui se bat Jérém en premier
si cest dabord pour éloigner le danger de moi ou pour lui faire payer son affront à son égard
dans tous les cas, jai lintuition que Jérém doit se battre et gagner à la loyale, avec ses seules forces
Sous la puissance de limpact, Jérém a reculé dun pas et sest rattrapé de justesse
il a vite retrouvé son équilibre et lassurance de ses appuis
je sens que le prochain assaut va faire mal
les deux étalons se font face
le visage empourpré et la respiration bruyante
jai limpression de voir de la fumée, comme des flammes sortir de leurs narines
ils se jaugent, ils sétudient, ils évaluent leur masse musculaire, la puissance du corps de ladversaire, son mental, sa motivation, ses intentions
ils se défient du regard
toujours et encore
ils ont envie den découdre
Quest ce que cest troublant de voir deux mecs si canons se faire face prêt à se taper dessus alors que dans labsolu, jai bien dit dans labsolu
je naurai quune envie, cest de les voir senvoyer en lair ensemble
deux beautés masculines pareil
ça ne devrait être programmés que pour faire lamour, pour rendre réciproquement hommage à leur charme, pour sunir dans un lit, dans un plaisir sexuel intense
en aucun cas pour se battre en risquant de gâcher cette générosité que Mère Nature a mis en uvre pour eux
hélas cest ça des mecs
préférer régler un différend en se tapant sur la gueule quen sastiquant le manche
comme quoi il existe des singes plus évoluées et aux murs bien plus avisés que lhomme
La tension est palpable et cet instant semble se dilater à linfini.
Taurais pas du me chercher
lance le type, sur un ton apocalyptique.
Il savance vers Jérém, il lève ses poings pour cogner
ils sont lun sur lautre, le mec se jette sur Jérém avec toute sa puissance
Jérém esquive, plus rapide que lui
peut-être moins beurré aussi
il le chope par lépaule, il pince violemment son trapèze tout en le poussant violemment contre la cloison des chiottes alignés sur sa droite
Le bruit est assourdissant, jai cru que les cloisons en plastique allaient casser sous limpact
Jérém ny va pas de main morte, il le poussé comme un bulldozer, le visage du mec cogne en plein contre la cloison, si violemment que son nez en prend un sacré coup
voilà que des taches de sang sont en train déclabousser la cloison et de tâcher sa chemise blanche
avec lautre main, Jérém a chopé le bras du type
putain de Jérém
en un geste rapide comme léclair, le type est immobilisé
une épaule meurtrie par la prise puissante de ses doigts, lautre bras replié dans son dos
Vas y
tu fais moins le malin là
Lâche-moi, putain
Je te lâcherai quand tu te seras excusé
Il veut quil sexcuse auprès de qui ? de moi ? de lui ?)
Le mec tente de se dégager, mais Jérém le coince de tout son corps, avec son bassin, avec son torse, avec ses deux mains, il serre un peu plus encore sa prise sur son trapèze
ça doit vraiment lui faire mal, car il pousse un cri de douleur suffoqué et, tout en tournant violemment la tête, il essaye désespéramment de se dégager
ce type est dangereux
il a essayé de me cogner, il a essayé de cogner mon beau Jérém
mais ce sera bien celui là son pire agissement de la soirée
son geste de la tête est tellement brusque que le t-shirt blanc immaculé de Jérém reçoit plusieurs éclaboussures rouges
putain de gâchis de violer la perfection de ce bout de coton si sexy
Le gars sagite, gigote, tente de se dégager, mais Jérém est inflexible, tous ses muscles sont en tension, sous la pression quil exerce dans le dos du type, la cloison en plastique semble se déformer devant sa poitrine écrasée
Lâche-moi
lâche-moi je te dis
Tu texcuses
Ça va
ça va
lâche moi
je déconnais
Je préfère.
Lâche-moi maintenant
Tu lui fous la paix ?
Oui, oui, je lui fous la paix
Jérém est tellement emporté, comme shooté par ladrénaline que tous ses muscles semblent tendus comme des cordes de violon, son esprit est emballé au point que jai limpression quil narrive pas à se résoudre à relâcher sa pression tout de suite
sa rage nest pas évacuée
la pression est monté trop vite et trop haut pour quelle puisse retomber dun coup
je le sens ronger son frein, je crois bien quil a encore envie de faire parler ses poings
hélas le type a été vite maîtrisé
je le vois souffler, chercher une bonne raison de lâcher laffaire
Je le vois lâcher un grand soupir dagacement
il semble enfin se résoudre à se retirer enfin
jai limpression que ça commence à retomber, au prix dune maîtrise de soi lui demandant un effort titanesque
mais voilà quune fraction de seconde plus tard, dans un dernier sursaut de colère, Jérém revient à la charge pour mettre encore un bon coup de bassin dans les reins du type
lui arrachant un cri de douleur
comme un rappel pour la route, comme pour sassurer que la leçon était bien rentrée
Il lâche enfin le bras du type replié dans le dos ; sa main ainsi libérée senvole comme un éclair pour attr la deuxième épaule du type lui offrant une prise suffisante pour tirer le mec de la cloison et le repousser violemment en direction de la porte de sortie
Le mec a failli se casser la figure tellement lélan envoyé par Jérém est puissant, sortant de ses tripes, on aurait dit que le type lavait chatouillé au plus profond de sa sensibilité
le mec se ramasse de justesse en se retenant au mur pour ne pas tomber
Jérém est venu se poster devant moi, moffrant à la fois la protection et la vue magnifique de son torse puissant
putain de Jérém
putain de chevalier (au t-shirt) blanc (et sacrement moulant !)
Linconnu se redresse chancelant
il semble se diriger vers la porte
une fois arrivé presque au seuil, il fait demi tour et revient à la charge
il est tellement secoué quil tient tout juste sur ses jambes
il se jette sur Jérém comme un fou, il sélance de toute sa puissance, aveuglé par sa rage et sa soif de revanche
Jérém le voit arriver, il esquive son assaut une nouvelle fois et ce coup ci il y va franco, il lui décroche un putain de gauche en pleine mâchoire
le type est percuté si violemment quil en est carrément désarçonné
il tombe à la renverse comme un poids mort
Tu te casses ou merde ? lui lance Jérém lorsque le type fait mine de se relever.
Il se redresse avec un air complètement abasourdi, il navait vraiment pas vu venir le coup
On se recroisera mec
tu peux être sur
- il lance en partant, les yeux fulminant, sa chemise blanche tachée de sang désormais dans ses mains, épongeant le flot de sang qui continue à couler de ses narines
putain quil était bien foutu ce petit con aussi
Putain de Jérémie
putain de mec
je regarde son t-shirt blanc taché de sang et je narrive pas encore à croire quil se soit battu pour moi
pour me tirer de ce pétrin où je métais mis tout seul
Je n'avais encore jamais vu Jérém dans cet état là, en mode bagarre, prêt à devenir violent et à passer au langage des coups pour de vrai...
J'ai toujours détesté la violence et eu une très basse estime pour les mecs qui ne savaient pas sexprimer autrement que de la sorte
j'étais un jeune homme très sensible et pétri de principes de respect de l'intégrité de l'autre et convaincu que la confrontation devait se faire uniquement par les mots...
Hélas, on a beau être pacifiste et idéaliste, il est des occasions comme celle là où vous vous trouvez bien content qu'un gars avec de gros bras et une bonne paire entre les jambes vole à votre secours...
Oui, il est parfois des situations où la rhétorique des muscles, où la dialectique des coups est bien plus efficace que celle des mots. Faut savoir combattre l'adversaire avec ses propres armes... encore faut-il être équipé de ce genre d'armes et posséder le mental pour savoir s'en servir...
Avec mon mètre 70 et ma musculature pas vraiment sculptée, avec mon mental démissionnaire devant la moindre manifestation de violence, je n'étais pas vraiment équipé pour ce genre de confrontation... bien heureux donc que Jérém soit venu prendre ma défense en parlant un langage qui m'était jusqu'à la inconnu... un langage que je naurais toujours pas pu manier de façon autonome mais dont depuis ce soir là je comprenais désormais le sens et les arguments parfois imparables
Le mec a enfin disparu dans la salle et Jérém est toujours planté là, son torse, ses épaules, toute sa carrure puissante secoués par une respiration profonde : jai limpression que ladrénaline a du mal à retomber, quil cherche à se calmer, à retrouver ses esprits
putain quest ce que je suis soulagé quil ait vite maîtrisé le mec, soulagé quil nait rien, quil se tienne là devant moi, vainqueur, puissant
Je sens enfin la tension retomber
javais eu peur pour moi avant son arrivée, javais eu envie pour lui, encore plus peur, après que la bagarre sétait profilée
j'avais vraiment eu peur que l'un des deux, surtout Jérém évidemment, ait pu se blesser gravement
Oui, javais eu peur, oui, jétais tout secoué par ce qui venait de se passer, oui, je men voulais pour avoir provoqué tout cela
mais
mais ô combien jétais fier de la prestation de Jérém
de son attitude macho et virile
de sa façon de remettre à sa place ce petit con
de la puissance de son corps, de son esprit, de son courage, de sa bravoure, de
de ses bras, oui !
putain de Jérém, faut pas lui chauffer les oreilles
putain dattitude de virilité ancestrale, esprit de défense instinctif de mâle, de guerrier primitif prêt à attaquer pour défendre son territoire et
et sa meute
Oui, sa meute
en fais-je donc partie? Est-ce que je représente quelque chose à ses yeux, donc ?
Même si je suis enclin à penser que Jérém serait intervenu dans tous les cas, en voyant un balèze sen prendre à plus faible que lui, jai quand même envie de penser que le fait que cétait moi à être en mauvais position a du jouer dans son esprit
on se connaît
on a partagé pas mal de choses, bien quelles ne le soient quautour de sa sexualité, de la baise
faut bien admettre que lamour physique, même lorsquil est dénué de tout sentiment, comme semblait être le cas de Jérém à mon égard, finit malgré tout par créer des liens
Et puis, une petite idée qui surgit de mon esprit, est-ce que Jérém na pas tous simplement protégé sa « réserve, son territoire de chasse » en prenant ma défense ? Est ce quil na pas protégé sa meute ? Et, plus encore que sa meute, son « harem » ? Jai limpression que dans sa vexation vis-à-vis du type tenait non seulement au fait davoir compris quil voulait mobliger à quelque chose dont je navais pas envie
mais également au fait de trouver insupportable de mimaginer goûter à la virilité dun autre mâle appartenant à sa même caste
lidée de devoir me partager devait lui être insoutenable
Jérém est un jeune mâle bien dominant et on ne vient pas détourner son vide-couilles comme ça
Je le regarde allumer sa cigarette, tirer deux taffes dessus, son adrénaline semblant retomber enfin
et moi je reprends enfin ma respiration interrompue à je ne sais plus bien quel moment
Pendant un instant je le regarde en train de fumer
putain quil est beeeaaaaauuuu ce petit con, beau et sexyyyyyy
et en plus il a été si mignon
il m'a carrément sauvé le cul, il ma sauvé la vie
et moi je ne sais même pas quoi lui dire pour le remercier
à ce moment précis je ne sais pas si jai davantage envie de l'embrasser ou de le sucer
Jai juste envie de lui
jai envie de tout avec lui
envie de me retrouver seul avec lui, de le toucher, de sentir le parfum de sa nudité
envie de lembrasser comme jamais, là, tout de suite
mais je mose pas, la peur de me faire jeter est trop forte
et à quoi bon tenter ça à la fin
prendre le risque de lui déplaire
cet instant est juste parfait et si je tentais un baiser ça gâcherait tout
Oui, sacrée paire de couilles ce putain de Jérém
et cette paire, cette sacrée paire, ce soir j'ai envie de les lui vider comme jamais
je crois que sil me demandait là tout de suite de le suivre dans une chiotte et de me mettre à genoux devant sa braguette
je crois bien que je nhésiterais pas un seul instant, javalerais sa queue dun trait et je le ferais jouir comme un dingue
Merci
- je finis par lui lancer
Cest un gros con ce mec
- me répond, froidement, le regard dans le vide, se dirigeant vers la sortie.
Tu le connais ?
Pas besoin de le connaître pour voir que cest un con
il le porte sur lui
cest le genre de gars bagarreur, faut pas sen approcher
ça va ?
Oui
mais comment ça se fait que tu es là ? Tu ne devais pas aller au KL ?
Sortons dici en cas quil ait lidée de revenir avec ses potes
je texpliquerai
Nous passons la porte battante et nous voilà dans la salle : la musique est assourdissante, jai encore les jambes en coton, mais je me dois de remercier lhomme qui ma sauvé. Saisir loccasion bénie dinstaurer une nouvelle complicité entre nous
Je peux toffrir un truc à boire
?
Naaan
tas vu mon t-shirt ?... va falloir que je rentre
ça va faire mauvais genre si je me balade dans la boite dans cet état là, surtout que ce connard a déjà du attirer lattention
Putain sexclame-t-il en attrapant entre deux doigts un bout du coton élastique de son t-shirt juste au dessus de ses pectoraux et en regardant les taches rouges qui gâchent la perfection de sa blancheur cétait vraiment pas le bon soir pour foutre une t-shirt blanc
(jai envie de pleurer et de rire au même temps
putain de Jérém
tu rigoles là, jespère
gaulé comme tu es, pour toi cest toujours le bon soir pour mettre un t-shirt blanc moulant
)
Tas ta bagnole
?
Oui
Tu rentres avec tes potes
Naaan
Il y a une place dans ta voiture ?
Faut voir pour qui
Il sourit le coquin.
Je vais prévenir mes potes
Je vais prévenir ma cousine
On se retrouve au parking dans 10 minutes
Entendu
Merci pour vos commentaires
lhistoire de Jérém et Nico est (un peu) dans vos mains
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